Les deux erreurs du débutant

Dans “La toile sans tisserand – comprendre la médecine chinoise”, Ted Kaptchuk décrit les deux positions erronées qu’on peut adopter, en tant qu’occidental, face aux pratiques de santé orientales.

Avez-vous adopté l’une d’elles sans le savoir ?

A la fin de cette lecture, vous saurez 🙂

“En Chine, on raconte l’histoire d’un paysan qui avait travaillé dans un hôpital occidental récemment installé par des missionnaires. Lorsque cet homme retourna dans son village natal, il emporta avec lui des seringues hypodermiques et une grande quantité d’antibiotiques. Il plaça une pancarte, et lorsque quelqu’un qui avait de la fièvre venait le trouver, il injectait la drogue miracle au patient. Un nombre impressionnant de ces gens virent leur santé s’améliorer, malgré le fait que ce praticien de médecine occidentale ne connaissait à peu près rien à ce qu’il faisait.”

Kaptchuk fait ensuite le parallèle entre ce paysan chinois, et les praticiens occidentaux qui appliquent des techniques orientales.

Il estimait que seuls certains rudiments nous sont parvenus. Le livre a été publié il y a quarante ans, mais le constat garde de l’actualité.

Cependant, comme il s’agit d’un système puissant, beaucoup de personnes voient leur état s’améliorer, même si ces praticiens sont souvent des précurseurs et pas forcément des experts, comme dirait Eric Marié.

Suite de la citation, sur les deux positions erronées :

“Il résulte de cela que bien des occidentaux possèdent des notions étranges sur la médecine chinoise. Certains y voient un rituel abracadabrant, le produit d’une pensée primitive ou magique. Lorsqu’un patient guérit grâce à des herbes ou à de l’acupuncture, ils n’y voient que deux explications possibles : soit la cure a été psychosomatique, soit elle fut le résultat heureux d’une piqûre aléatoire [car on parle en l’occurrence d’acupuncture] que le praticien ne comprend pas. Ils affirment que la science et la médecine occidentales possèdent seules la Vérité, tout le reste n’est que superstition.

D’autres occidentaux ont une vision plus favorable – mais tout aussi erronée – de la médecine chinoise. Profondément, et souvent à juste titre, perturbés par bien des aspects de la science et de la culture occidentales, ils affirment que la médecine chinoise, parce que plus ancienne, plus spirituelle ou plus holistique est donc plus “vraie” que la médecine occidentale. Cette attitude déforme la médecine chinoise qui, au lieu d’être perçue comme un ensemble rationnel de connaissances, devient un système de croyance religieuse. Ces deux types d’attitude déplacent le sujet, l’un en le sous-évaluant d’une manière arrogante, l’autre en le plaçant sur un piédestal. Les deux forment une barrière à la compréhension.”

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